Cette nuit l'orage a sévit, grondé, tonné et la pluie cinglant mon vélux m'a privé de mon doux sommeil un peu trop longtemps pour ne pas m'en enérver un peu ... ce qui n'arrange rien: réveil total en pleine nuit!
A bout de lutte, je me suis lévée avec l'intention ... d'écrire un poème d'oh-rage!
Trois brouillons plus tard j'étais insatisfaite de griffonner d'aussi mauvaises pensées contre cette pauvre nature qui, finalement, pleuvait à point nommé après tous ces jours de canicule ... et j'ai repensé à ce beau -et fort positif - poème de ma soeur Hélène: "Orages"; peut-être l'ai-je déjà publié mais, deux fois valant mieux qu'une, le voici:
ORAGES
Frémissements de feuilles, froissement de silence,
Cris stridents des oiseaux déchirant l’air si dense
Que la terre surprise et le ciel métallique,
Ont suspendu l’attente d’un dénouement magique.
L’écoute sourdre, en moi, comme une sève intense,
Un sang battant mes tempes d’une sourde cadence,
J’abreuve d’un air moite mes poumons déployés,
Jusqu’à l’enivrement des sens exacerbés.
Que j’aime ces états de haute densité !
Chaque miette de temps comme une éternité,
Me transporte, ravie, jusqu’à la délivrance,
Quand le ciel se déchire dans un fracas immense.
La bourrasque me porte, les éclairs m’hypnotisent,
Je lave mes angoisses à ces eaux salvatrices.
J’admire tes excès, nature souveraine,
Qui me ramènera aux rives plus sereines.
J’aimerai, tout à l’heure, oublié aux carreaux,
Le doux scintillement de mille gouttes d’eau,
Et, dans l’odeur plus âcre de la terre mouillée,
Chérirai le cadeau de la paix retrouvée !
Poème d’Hélène
Extrait de son recueil « Les fruits de l’Aurore »