Le texte du lundi pour le défi 143 des croqueurs de mots,
Le parcours de santé
Depuis trois ans et demi mon épaule gauche m’en fait voir de toutes les couleurs et, maintenant, cette douleur qui n’aura jamais de cause avérée, m’est devenue si familière que, parfois, je m’étonne de ne plus souffrir durant quelques jours.
Une tête humérale enfoncée dans sa cavité ? Des tendons usées et étirés ? Un nerf coincé ou un petit os mal ressoudé ? Cela restera mon grand mystère de la médecine !
Je n’oublierai cependant pas le parcours médical que cela m’a valu :
Tout a commencé par une simple radio qui s’est, en réalité révélée quelque peu compliquée : face, profil, trois quart en serrant les dents parce qu’il me fallait garder la main sur la tête au prix d’élongations sportives et douloureuses ; après une série de clichés, le manipulateur radio m’annonça qu’il fallait recommencer : « vous être trop petite et les prises ne sont pas bien cadrées ; mettez-vous sur la pointe des pieds ! » Il s’en fallu de peu que je me fasse une luxation des orteils.
Ensuite, reléguée dans une cabine sans air, enroulée dans mon pull puisque j’avais la consigne de ne pas me rhabiller, j’espérais un résultat, une réponse à mes questionnements ; mais, non ! Le radiologue vint m’annoncer avec un large sourire qu’il ne décelait aucune lésion.
Pour ce non résultat je dû malgré tout sortir ma carte bancaire pour les honoraires non conventionnés du toubib. « L’acte radiologique, lui, est pris en charge par votre tiers payant » me dit courtoisement la secrétaire ; merci, c’est déjà ça mais le ‘vous n’avez rien’ en dépassement d’honoraires m’est resté sur l’estomac.
Je n’avais donc rien, sauf mal ! Consciencieux, mon médecin me proposa un supplément d’examen : un scanner. Ce fut le parcours du combattant pour obtenir un rendez-vous … un bon mois plus tard !
Et là, vers 16h30, alors que j’étais ‘programmée’ à 15h15, je dû subir tout le questionnaire d’usage sur mes antécédents, mes allergies, mes prises de médicaments et autres intolérances ; une bonne demie heure plus tard je fus enfin installée dans la salle d’examen. Après une nouvelle attente dans une autre petite cabine aussi austère que la première, le radiologue vint m’annoncer qu’il ne trouvait rien d’anormal ; à son non sourire je compris qu’il me prenait pour une pauvre hypochondriaque.
Il était plus de 18h lorsque je présentais, encore une fois, ma carte bancaire pour un allègement de mon compte que même ma mutuelle n’allait pas renflouer totalement.
En désespoir de cause et à court d’idées mais pleinement compatissant, mon médecin me prescrivit une pommade antidouleur et dix séances de kiné. L’antidouleur étant considéré comme ‘médicament de confort’ fut à ma charge.
Quant à la grande et belle aventure de kinésithérapie, puisque j’ai pu bénéficier du tiers payant, là oui, ce fut un véritable petit confort : une heure, deux fois par semaine à se faire masser ‘à l’œil’, j’en aurai redemandé !
Et alors, pourquoi pas ? Maintenant, tous les ans au sortir de l’hiver, je m’offre cette douce remise en forme ‘aux frais de la princesse’ et cela, sans scrupules : d’abord c’est justifié puisque ma persistante et inexpliquée douleurs s’en trouve apaisée et puis, depuis le temps que j’alimente la sécu et ma mutuelle sans abus de consommation … je ne fais rien de mal en me faisant du bien !