J’ai cueilli quelques fleurs dans le jardin de mes souvenirs.
Majestueux, presque divin, il domine les autres fleurs du bouquet par son éclat ; mais il se penche un peu et semble chuchoter : Si je vous dépasse, c’est seulement pour mieux vous protéger !
Le glaïeul rouge me fera toujours penser à toi, Papa !
Toute simple et pure, elle fleuri au printemps lorsque reviennent les premiers rayons du soleil ; elle reste discrète et pourtant ose imposer son cœur d’or.
C’est la pâquerette et j’aime la mettre en bouquet pour toi, Grand-mère !
Au bord de la rivière, nichée dans la mousse du talus, des fleurettes bleu-mauve exhalent leur doux parfum.
Ces violettes fragiles me rappellent tes doigts de fée lorsque tu brodais, Mamie !
Peut-être, mes grands-pères, êtes-vous partis trop tôt pour que j’aie appris l’art de vous fleurir ?
De toi, Grand-père, je n’ai que le souvenir des chrysanthèmes que j’allais arroser sur ta tombe ;
En pensant à toi, Papy, j’hésite entre la glycine que tu domptais si bien sur la façade de ta maison et les brassées de lilas dont tu jonchais l’entrée.
Puisque c’est en fleurs que j’ai choisi de me souvenir, je voudrais en cueillir encore quelques-unes :
Des lys blancs pour mon cousin,
Des chardons bleus des landes pour ma tante,
Des dahlias multicolores pour mon oncle,
Un tournesol éclatant de lumière pour mon neveu …
Et, avant de quitter le jardin, j’en prendrais une dernière :
Une rose rouge que je vais t’offrir, Maman, pour t’aider à poursuivre ta route !